Friday, March 20, 2009

Et si … genèse et apocalypse d’une crise

Ca n’a pas commencé en juillet 2008, mais bien plus tôt …

Juillet 2008, l’ambassadeur de France Gildas Le Lidec annonce qu’il est contraint de quitter ses fonctions 6 mois seulement après sa nomination. Les raisons avancées ne sont pas claires, Mr l’ambassadeur dit que c’est le Président de la République, Marc Ravalomanana qui ne veut pas de lui.

Un article sur Global voice parle de superstition du Président, et d’une méfiance par rapport à Mr l’Ambassadeur qui “semble étonnamment présent quand les présidents se font tuer”.

La France ne nommera pas de successeur à Mr l’Ambassadeur.

Quelques mois plus tard, les journalistes malgaches surprennent une conversation — téléphonique s’il vous plaît — entre l’exilé Didier Ratsiraka et un de ses fidèles, Ange Andrianarisoa. Après avoir parlé de beaucoup de choses, l’Amiral exilé Didier Ratsiraka s’étonne que ses conversations soient dévoilées au public, il affirme ne pas connaître que c’était le cas et remet à l’ordre son interlocuteur : (En tant qu’exilé), “Je suis tenu de demander l’autorisation du Quai d’Orsay avant de faire des déclarations publiques”, dixit-il. Dans sa “conversation téléphonique”, il a qualifié le jeune maire de Tanà de “notre fils”.

Le régime Ravalomanana ne réagit pas trop. Le “coup” l’a même aidé à discréditer le jeune maire, car le peuple ne porte toujours pas dans son cœur l’ancien Président Ratsiraka. Le Quai d’Orsay n’a pas non plus fait de remise à l’ordre sur les agissements de Ratsiraka, du moins pas de manière publique.

Quelle que soit la raison de “l’expulsion” de l’Ambassadeur de France, la France avait dû prendre cela comme un affront envers l’homme d’Etat qui a nominé cet ambassadeur.

Et puis la fameuse interview de — toujours Didier Ratsiraka — sur les chaînes de télévisions de la capitale, mais en intégralité et prévu d’être rediffusé sur Viva TV, la chaîne du maire Andry Rajoelina.

Fermeture Viva, Ultimatum, Sourde oreille malgré l’appel de tout le monde pour sa réouverture, Ravalomanana a-t-il connu qui est son adversaire, et a-t-il bien mesuré ses faiblesses?

Indrisy, raha nampoiziko hisy hamoaka ny entana dia ho nodorako ny trano. (Si j’ai pu prévoir que des gens feraient sortir les meubles, j’aurais incendié la maison - parodie d’un proverbe malgache)

Fin du billet, j’ai seulement tenu à rappeler ce qui n’a pas été bien mis en exergue ailleurs. C’est une partie de la genèse de la crise, et l’apocalypse, nous l’écrivons maintenant … ou pas.