Tuesday, June 11, 2013

Génération anormale

Je me souviens quand j’ai été enfant, je vivais presque constamment dans la peur des grandes personnes, dans la crainte de mes parents. Les parents avaient toujours raison sur tout, et nous, les enfants, on devait apprendre à vivre comme eux. S’il y avait une divergence d’opinion, c’est toujours nous, les enfants, qui avions tort. Et il s’est avéré que nous avions vraiment et toujours tort.
Nous étions des gamins n’ayant aucune expérience de la vie, et les parents, eux ont vécu assez longtemps pour tout comprendre, et ils ont bien tout compris. On était donc constamment dans la situation de l’élève devant le maitre, et on avait tant d’admirations pour nos parents, pour leurs sagesses, pour leurs savoir-faire…
Et nos souhaits, c’est de devenir parents comme eux un jour, pour être dans la peau du meilleur, et de pouvoir réprimander à nos tours nos futurs enfants.

Et la vie faisait son chemin, et on est finalement devenu parents. Mais bizarrement, cela ne se passe pas comme je l’avais imaginé lors de mon enfance. Actuellement, c’est les enfants qui ont toujours raison et les parents ont toujours tort. On est tellement occupés à trouver de quoi nourrir notre petite famille qu’on n’a plus le temps de se mettre à la page. Quand on veut les réprimander avec un bâton ou une ceinture, comme nous faisaient nos chers parents, on nous dit que ça ne se fait plus de battre son enfant. Quand mon cousin essayait de faire comprendre à son fils de 14 ans que lui, il devait attendre 21 ans révolus pour aller à son premier bal, son fils lui explique qu’une fête d’anniversaire qui se termine par une soirée dansante jusqu’à l’aube sans la présence d’aucun adulte est tout ce qu’il y a de normal, et que tous les gamins et gamines y participent. Quand ma cousine a essayé de faire comprendre à sa fille de 12 ans qu’il est trop tôt à son âge de faire des expériences amoureuses, elle lui montre fièrement ses deux (pas si petits que ça) seins et lui répond que toutes les filles de son école qui ont des seins ont déjà des petits copains.

Et nous vivons toujours dans la crainte que nos enfants ne fassent des bêtises trop graves, qu’on essaie tant bien que mal de suivre leur rythme, de se mettre à la page en créant également nos pages Facebook et nos comptes twitter, et finalement, on les prend comme modèle.